Menthon Routier Double je

13 Juin 2019

MERCREDI 5 JUIN

Le cash rassure à la fois les pauvres et les riches Il n’est pas courant d’être nommé patron d’une entreprise créée au IX e siècle.

« Un aubergiste japonais, je crois, nous dispute le titre, mais c’est bien la Monnaie de Paris qui est la plus ancienne société au monde », raconte Marc Schwartz, l’énarque qui dirige depuis six mois l’institution. Comme tout bon patron de PME – près de 135 millions d’euros de chiffre d’affaires -, le PDG expose sa stratégie. En l’occurrence, il s’agit de compenser la baisse annuelle de 5% des pièces d’euros par l’exportation, sachant que plus de la moitié de la production de l’usine de Pessac (Gironde) est désormais destinée à l’international, avec une importante appétence africaine. 

A l’heure du sans-contact et du paiement par smartphone, Schwartz défend bien sûr le cash sonnant et trébuchant : « Fiable, facile et rassurant. » Pour les « publics fragiles » bien sûr, mais aussi pour les riches avec, par exemple, une pièce de 1 kilogramme en or à 89000 euros à l’effigie de la Joconde. Elle a été présentée le 14 mai à quelques privilégiés dans la salle des Etats du Louvre lors d’une soirée privée. Il en reste à vendre mais il faut faire vite : le tirage est de 19 exemplaires.

JEUDI 6  

Le banquier et la punk partagent le goût des bibliothèques

 

Entre le vice-chairman international de Rothschild & Co et l’auteure de Baise-moi, il y eut, dans la grande salle Labrouste de la Bibliothèque nationale de France (BNF), un grand moment de complicité. Devant 250 convives, parmi lesquelles Franck Riester, ministre de la Culture, Robert Peugeot, Laurent Dassault ou Laurent Fabius, Jean-Claude Meyer a remis un prix de 10000 euros à Virginie Despentes. Après lui avoir dûment rappelé qu’elle avait écrit : « Je n’ai pas l’intention de causer avec quelqu’un qui bosse dans une banque, ça me déprimerait complètement. » Assurant qu’elle n’avait jamais prononcé un discours de sa vie, l’auteure de Vernon Subutex s’est lancée dans une description de son périple de punk sillonnant les bibliothèques du pays : « Parce qu’elles n’ont aucun rayon interdit aux pauvres, elles sont le dernier endroit où l’idée de service public a un sens et est défendue. » Avant de conclure : « Putain de prix, putain de BNF et putain de premier discours! » Meyer et les mécènes étaient ravis. Les fonds recueillis permettront l’achat d’une édition originale et intégrale de Dada, revue déjantée créée en 1917.

Jean-Claude Meyer lance « une nouvelle société de pensée »

21 Décembre 2018

Premier dîner, avec au menu des pâtes à l’encre de seiche, à la bibliothèque de I’Arsenal, à Paris, d’une « nouvelle société de pensée » fondée par Jean-Paul Agon (L’Oréal), Jean-Claude Meyer (Rothschild & Co), Christophe Ono-dit-Biot (Le Point) et Carlo D’Asaro Biondo (Google Europe). Unesoixantaine de convives, parmi lesquels Xavier Darcos, Yannick Bolloré, Arnaud de Puyfontaine ou Laurent Dassault, sont venus écouter l’universitaire Gilles Kepel, sur le thème de l’islam en France. Alors que Slrashouro Dîeurn ses morls, l’intellectuel explique froidement que les djihadistes vont encore profiter du mouvement des « gilets jaunes » pour déstabiliser un peu plus la société française, qu’ils observent en permanence.
Quel est l’objectif de ce nouveau cercle très « France d’en haut »? Jean-Claude Meyer affirme que le club de l’Arsenal n’est pas un « énième think-tank » et veut étre moins dans la réflexion que dans l’action et dans l’influence : « Fini le temps des rapports, place au lobbying des idées. »

 

Double je

23 juin 2016

LUNDI 20 Michel Houellebecq socialise avec les riches pour son prochain livre En ce lundi soir, la république des lettres et de nombreux mécènes réunis par le banquier Jean-Claude Meyer (Rothschild & Co) se retrouvent pour un dîner de gala dans la mythique salle ovale du site historique parisien
de la Bibliothèque nationale de France, rue de Richelieu. Bonne élève, la ministre Audrey Azoulay rend hommage à la fois à la littérature et aux « agents de la BNF ». Le romancier Jean Echenoz raconte ses souvenirs, mais la vraie vedette est Michel Houellebecq. Avec sa parka kaki informe, l’écrivain électrise la soirée,se prêtant au jeu des dédicaces de quelques exemplaires précieusement reliés de ses oeuvres. 

Si, ce soir-là, il ne pipe mot, dans le Financial Times du weekend, l’homme s’était lâché en affirmant qu’il n’était « pas misogyne du tout, mais bien islamophobe ». Celui qui se définit comme

« le meilleur romancier vivant » promet au quotidien des affaires britannique un livre sur les «
ultrariches ». Ceux, par exemple, qui sont réunis ce soir pour donner 2 millions d’euros afin d’acquérir un manuscrit auprès du milliardaire Pierre Bergé. « Compte tenu de la défiscalisation,
c’est beaucoup moins », relativise Jean-Claude Meyer.