Solvay cède sa division pharmaceutique à Abbott

29 septembre 2009

Du fait de l’histoire, tous ne sont pas sur un pied d’égalité. Lors de l’augmentation de capital consécutive à l’achat de la Sogip Banque en 2001, Christian de Labriffe et Jean-Claude Meyer,
associés historiques, ont acquis chacun environ 2 % du capital, tandis que François Henrot s’est retrouvé à parité avec Edouard de Rothschild, détenteur d’environ 7 % des parts. Les autres associés, membres de la famille mis à part, “ possèdent chacun moins de 0,25 %.

Pour l’heure, 

la répartition ne semble pas contestée, d’autant que les inégalités sont largement corrigées par David de Rothschild Iors de la distribution du résultat. « La détention des parts ouvre en réalité droit à des profits très faibles », explique un associé. Mais si le cycle se retournait et que les profits à partager venaient à s’amenuiser… « La banque a connu quinze ans de croissance ininterrompue, avec un surcroît de bénéfices chaque année. Que certains aient une part plus importante que d’autres n’est pas un sujet. Mais les problèmes de répartition du capital peuvent devenir plus complexes dans les périodes d’attrition », reconnaît un associé.

28 septembre 2009

Le groupe belge a confirmé ce lundi la cession de sa division pharmaceutique à l’américain Abbott pour une valeur totale de 5,2 milliards d’euros.

 

Nouvel épisode de « fusion-acquisition » ce lundi avec la cession de la branche pharmaceutique du groupe de chimie Solvay au groupe américain Abbott. Ce dernier, qui était déjà partenaire de Solvay sur le continent américain, a vu son offre préférée à celle du suisse Nycomed. Le montant de la cession devrait atteindre 5,2 milliards d’euros dont 4,5 milliards en numéraire, avec un versement supplémentaire de 300 millions d’euros entre 2011 et 2013 ainsi que quelques 400 millions d’euros de reprise de dettes. 

Le groupe Abbott, réputé pour ses médicaments de lutte contre le sida et ses aliments pour bébés, devrait justifier cette acquisition par sa volonté de se développer sur les marchés d’Europe de l’Est et d’Asie. Un rachat qui devrait aussi donner accès à l’américain à plusieurs nouveaux médicaments, notamment contre l’hypertension et la maladie de Parkinson ainsi qu’à une nouvelle génération d’anti-cholestérol, le « TriLipix », qu’il avait lui-même développé en partenariat avec Solvay

Virginie Despentes reçoit son «putain de prix» à la Bibliothèque nationale de France

7 juin 2018

Jeudi soir, l’auteure de Vernon Subutex a dépassé son aversion pour les discours et a raconté son lien avec les bibliothèques municipales à l’occasion de la remise du prix BNF 2019. Le dîner des mécènes devrait permettre l’acquisition de nouvelles œuvres, dont une collection de la revue Dada.

 

En général, tout est chic au traditionnel dîner annuel des mécènes de la BNF: les femmes, les hommes, le décor. Et les œuvres, que les conservateurs cultivés de la maison ambitionnent d’acquérir grâce à l’argent du dîner, sont toujours d’exception. Dans le faste élégant de la salle Labrouste, à Paris, jeudi soir, le discours drôle de l’ouragan Virginie Despentes fit donc sensation.

Récipiendaire du prix 2019 de la BNF, l’auteure de Baise moi et de Vernon Subutex traîne une réputation «sulfureuse», comme l’a rappelé avec une pointe de gourmandise Jean-Claude Meyer, président du cercle de la BNF. Sans doute pour s’y montrer à la hauteur, Virginie Despentes démarra son discours en affirmant qu’elle n’en avait jamais écrit, par pure détestation. «Je me suis toujours défilée, et pourtant j’ai su que j’allais le faire, ce soir» admit-elle. C’est sa longue et féconde relation aux bibliothèques municipales lui permit de se coller à l’exercice.

Aucun des 250 convives de jeudi soir, dont le ministre de la Culture Franck Riester, n’aurait pu l’imaginer: Virginie Despentes a vécu un périple initiatique dans les bibliothèques, à commencer par celle de Jarville-la-Malgrange, lorsqu’elle était enfant. De Nancy, à Paris, en passant par Lyon, elle y a toujours trouvé, outre des bouquins, des bibliothécaires empressés et discrets. À l’ombre des rayonnages, personne ne demandait jamais des comptes à la jeune punk qu’elle était. «La bibliothèque de Paris XIII fut un refuge, là où je me suis sentie le plus en sécurité. Parce qu’elles n’ont aucuns rayons interdits aux pauvres, les bibliothèques sont le dernier endroit où l’idée de service public a un sens et est défendue», ajouta-t-elle, à la grande joie de l’auditoire. Sa conclusion claqua comme une réplique de Vernon Subutex. «Putain de prix! Putain de BNF et putain de premier discours!».

 

Le prix BNF est doté de 10.000 euros. Il est organisé par le cercle des amis, soutien inconditionnel de la «BN». Le dîner de jeudi soir doit notamment permettre l’achat d’une collection de Dada, la revue d’avant-garde créée en 1917. En guise de teasing pour les mécènes, plusieurs numéros provenant d’une collection privée avaient été déployés dans une vitrine. «Le goût est fatigant comme la bonne compagnie», y cinglait Picabia, à l’unisson avec Virginie Despentes. La lecture du manifeste Dada, texte délirant, donnait envie de participer à cet achat pour les collections publiques: «Liberté= DADA DADA DADA, hurlement des couleurs crispées, entrelacement des contraires et de toutes les contradictions, des grotesques, les inconséquences: LA VIE» . Putain de revue!